Maison du Fier et Réserve Naturelle de Lilleau des Niges échappe nature

Études et suivis

Le personnel ainsi que des scientifiques réalisent sur le site protégé de Lilleau
des Niges et sur l’ensemble de l’île de Ré des études et suivis variés. 

 Dans la Réserve Naturelle, ces suivis concernent aussi bien la faune que la flore
(des milieux particuliers font l’objet d’un suivi particulier). En voici quelques exemples :

Suivi des différentes populations d’oiseaux 

L’acquisition de connaissances et le suivi de la biodiversité constituent une des priorités dans les Réserves naturelles. 

Suivi des oiseaux d’eau hivernant et migrateur 

Un comptage des oiseaux d’eau est réalisé chaque mois à marée haute dans la Réserve Naturelle ainsi que dans les marais et sur les côtes de l’île de Ré. Ces comptages permettent de mesurer finement l’évolution des populations dans un contexte national et international. 

Comptage d’oiseaux
Colonie de Sterne Pierregarin dans la réserve naturelle 

Suivis des oiseaux d’eau nicheurs 

Chaque printemps, en mai et juin, les salariés de la LPO parcourent une fois par semaine l’ensemble des marais du nord de l’île de Ré afin de dénombrer les oiseaux d’eaux qui y nichent. Ce suivi concerne les laridés : sternes, mouettes et goélands, ainsi que les limicoles : avocettes élégantes, échasses blanches, vanneaux huppés, gravelots, chevalier gambettes… 
L’objectif de ce suivi est de connaitre l’évolution du nombre de couples nicheurs et leurs répartitions dans les marais, en lien avec les activités humaines. 

Etudes des populations de goélands 

Depuis plusieurs années, les populations de goélands sont en forte régression notamment sur l’île de Ré. Afin de mieux connaitre les contraintes qui s’exercent sur elles, différentes techniques sont utilisées pour les étudier. Le baguage des adultes, et des jeunes de l’année permet de déterminer par exemple : la fidélité au site de reproduction et le taux de survie.  

Goéland brun équipé d’une bague « Darvic »
Goéland argenté équipé d’une balise GPS 
Déplacement d’un Goéland brun de juin à août 2017 

Découvrez l’historique de vie de cet oiseau ici 
Avec le développement des nouvelles technologies, des goélands nicheurs sur la réserve naturelle ont été équipés de balise GPS qui permettent de suivre finement les déplacements de certains individus pour déterminer leurs domaines vitaux (zone d’alimentation, de migration). 
L’ensemble de ces données permet de mieux appréhender les besoins de ces espèces.

Ponctuellement l‘équipe de la réserve naturelle participe à l’étude d’autre espèces (limicoles dans les Pertuis charentais, Avocette élégante, etc.)

Gorgebleue à miroir  

Suivi des passereaux 

Un certain nombre d’espèce de passereaux spécifiques des marais (Gorgebleue à miroir, Cisticoles, etc.) niche dans la réserve naturelle. Afin de suivre l’évolution de ces populations, chaque printemps, une matinée par semaine, les gardes techniciens effectuent un parcours standardisé.

Au cours de celui-ci, ils vont noter la présence et l’emplacement correspondant de toutes les espèces observées ou entendues. Les espèces concernées sont principalement les passereaux mais pas seulement, rapaces, corvidés, canards sont aussi recensés.  A la fin du printemps, une synthèse des observations permet d’établir le nombre de couple des différentes espèces nicheuses. 

Contribution aux programmes nationaux et internationaux 

Le personnel de la réserve naturelle contribue aussi à différentes études dans le cadre de suivi de population à l’échelle nationale ou internationale. 

Réussite de la reproduction de la Bernache cravant  

Réalisé sur l’ensemble de la zone d’hivernage de la Bernache (sur le territoire français), ce comptage effectué deux fois au cours de l’hiver permet d’évaluer la proportion de jeunes de l’année dans les populations. En effet, cette espèce niche dans au nord de l’Europe dans des zones où il n’est pas possible de suivre la reproduction. Ce dénombrement permet donc d’évaluer chaque année le succès de la reproduction et ainsi de suivre la dynamique de la population. 

Groupe de Bernache cravant dans un marais de la réserve naturelle 

Programme « Phéno » : 

Ce programme de baguage mené par le CRBPO-MNHN a pour objectif d’étudier les variations des périodes migratoires des passereaux. A cet effet, une station de baguage est gérée pour collecter des données pendant la migration post-nuptiale (début aout à mi-novembre) sur un site favorable en dehors de la réserve. 

STOC EPS 

Le STOC, Suivi Temporel des Oiseaux Communs se réalise au printemps. Cet Échantillonnage Ponctuel Simple est effectué 3 fois au printemps sur 10 points d’écoutes par les gardes techniciens. Tous les oiseaux entendus ou vus sont notés. Ce programme coordonné par la LPO et le MNHN permet de connaitre les grandes tendances nationales d’évolution des populations d’oiseaux. Ce suivi est aussi réalisé sur d’autres sites de l’ile de Ré. 

Suivi des ardéidés  

Tous les 5 ans, dans le cadre des recensements nationaux, Hérons cendrés, Aigrettes garzettes et Hérons garde-bœufs sont recensés dans les colonies de reproduction présentes dans les forêts de l’ile de Ré. Chaque hiver, ces mêmes espèces sont comptées dans les dortoirs. Ces dénombrements permettent de connaitre précisément les effectifs de populations ainsi que les tendances d’évolution au niveau national mais aussi de l’ile de Ré. 

Dans les lagunes (marais salés endigués) 

Cet habitat d’intérêt communautaire prioritaire (considéré en danger de disparition par l’Union européenne et pour la conservation duquel la Communauté européenne porte une responsabilité particulière) est présent dans la réserve sous une forme aménagée historiquement pour les marais salants. Les lagunes sont séparées de la mer par une digue et les niveaux d’eau maitrisés par le gestionnaire. 

Inventaires et suivi de l’ichtyofaune 

Deux fois par an (printemps et automne), pendant une semaine, l’équipe de la Réserve naturelle réalise des pêches dans quatre marais afin de dénombrer les individus présents. Chaque poisson est identifié (espèce), pesé, mesuré puis relâché. Ce suivi permet de suivre au fil du temps l’évolution des espèces présentes et leur quantité. 

Suivi des paramètres physico chimiques des marais 

Pour mieux comprendre et maitriser la gestion hydraulique des marais plusieurs paramètres physico-chimiques, salinité, température, oxygène dissous, sont mesurés chaque mois dans chaque marais. Ces mesures permettent aussi sur le long terme de suivre l’évolution des lagunes.

Herbiers aquatiques 

Espèce caractéristique des lagunes, la ruppie (Ruppia maritima) est une espèce indicatrice de leur état de santé. Chaque année à l’automne, un état des lieux est réalisé : taux de recouvrement, densité qui permet de suivre son évolution. 

Suivi des espèces végétales patrimoniales  

Deux espèces sont particulièrement suivies sur le site. La Topypelle des salines (Tolypella salina) protégées au niveau national et le Statice à feuilles de lychnis (Limonium auriculae-ursifolium), petite lavande mer, classé vulnérable au niveau régional. Une cartographie de leur répartition et un suivi annuel pour la tolypelle sont réalisés. 

Identification d’un statice 

Evolution du paysage 

Au fil du temps et des aléas climatiques, le paysage de la réserve naturelle évolue. Soumis au risque de submersion, il est important de garder la mémoire des événements qui ont pu marquer le site. 


Trois fois par an, sur des points précis, le paysage de la réserve naturelle est photographié. 

Partie maritime et habitats intertidaux 

A la différence des marais endigués où le gestionnaire maitrise les entrées d’eau et les niveaux, sur la partie maritime la mer va et vient librement au rythme des marées. 
Cette zone regroupe les vasières et herbiers de zostères naines ainsi que les prés-salés 

Suivi de l’herbier de Zostère naine 

Cette plante marine recèle un grand intérêt écologique. A la fois source de nourriture pour les oiseaux, notamment la Bernache cravant et apport en oxygène et en nutriments, elles constituent des zones de reproduction, de nurserie et des aires de nourrissage. 
Après des suivis annuels directement sur le terrain pour mesurer la surface et le recouvrement de l’herbier, le suivi est actuellement réalisé grâce au traitement d’image satellite et de points d’échantillonnage. 


Ce suivi est réalisé en collaboration avec le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis 

Cartographie des habitats 

Les habitats (zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, en général caractérisé par une association de plantes) sont suivis sur un pas de temps de 10 ans, leur évolution étant lente. Toutefois, en cas d’événement climatique majeur (submersion ayant un impact sur les milieux par exemple), une actualisation peut être programmée. 


Pour réaliser cette cartographie, un expert de la LPO effectue des sorties sur le terrain et s’appuie sur des images satellites ou de drone. 

Relevé d’Habitat sur la partie maritime (pré salé)

Criquets des salines 

Cette espèce spécifique des milieux halophiles et notamment des prés salés est inscrite sur la liste rouge des orthoptères menacés en France. A ce titre, un suivi régulier de la population est réalisé sur le pré salé de la réserve naturelle. 

Suivi Criquet des salines 
Criquet des salines (J Gernigon) 

Suivi des habitats benthiques intertidaux 

S’inscrivant dans le cadre d’un suivi national piloté par RNF (Réserve Naturelle de France), deux stations sont échantillonnées chaque année sur la vasière de la réserve naturelle. Les prélèvements sont réalisés par l’équipe de la réserve naturelle et ensuite confié à un spécialiste qui va identifier la faune benthique de petite taille, c’est-à-dire vivant sur le fond marin, en l’occurrence ici sur et dans la vase du Fier d’Ars. Ce suivi permet d’évaluer à long terme l’évolution des habitats. 

Opération de suivi de la faune benthique sur la vasière 

La Réserve Naturelle et les chercheurs 

De nombreuses études au fil des années 

Depuis quarante ans, des inventaires, des suivis et des recherches sur la faune et la flore sont menés régulièrement par des équipes de recherche. Elles enrichissent les connaissances naturalistes qui seront exploitées par le personnel de la Réserve dans le cadre du plan de gestion. 

Les équipes de recherche 


PAMPAS : Evolution de l’identité PAtrimoniale des Marais des Pertuis charentais en réponse à l’Aléa de Submersion marine est un projet de recherche collaborative – PRC – de l’Agence Nationale de la Recherche – ANR – 
Ce projet d’une durée de 5 ans (2019 – 2023) vise à Comprendre le fonctionnement des zones humides côtières face à l’aléa submersion, pour questionner l’évolution de leur identité patrimoniale en fonction de leur mode de gestion. 
PAMPAS est un défi interdisciplinaire visant à répondre aux enjeux sociétaux actuels d’adaptation au changement climatique et de transmission, appliqué à une échelle locale, mais transposable à l’échelle plus large des zones humides littorales. 
Il aborde la question du fonctionnement et du devenir des zones humides côtières face à l’aléa submersion marine à travers le prisme de l’identité patrimoniale pour aller au-delà des approches classiques d’évaluation de l’écologie de la conservation, de l’économie et de la gestion du patrimoine culturel, pour une meilleure gestion du patrimoine. 
LiensS :

Programme collaboratif chercheurs-gestionnaires de suivi des oiseaux limicoles des Pertuis Charentais. Depuis 2015, trois espèces de limicoles au sein de deux Réserves Naturelles Nationales sont étudiées par le biais de balises GPS. 
IFREMER :
Etude sur la dynamique du carbone en zone côtière. Comment les marais captent et séquestrent du carbone atmosphérique. 
MNHN
Le museum national d’histoire naturelle est un référant important pour la réserve naturelle. 
La réserve naturelle participe à différents programmes du muséum, telle que le SHOC, le STOC ou encore le programme PHENO d’étude de la migration par capture et marquage des oiseaux. 
La réserve alimente également en continue l’Inventaire national du patrimoine naturel au fur et à mesure des données collectées 
CNRS Chizé :
L’équipe du CEBC travail depuis 2016 sur l’étude des contaminants (plomb, mercure, PFAS …) présents chez les goélands nicheurs de la réserve naturelle. 

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